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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 15:14

deforgesQuatrième de couverture :

« Marie est jeune, belle et veuve. Elle aime plus que tout son fils handicapé mental, Emmanuel, qui ne peut littéralement pas se détacher de cette mère tant aimée.

A l’adolescence, le trop-plein d’amour d’Emmanuel transforme radicalement la relation entre la mère et le fils. Radicalement et dangereusement, selon la morale établie.

Avec ce court roman, Régine Deforges signe une œuvre littéraire puissante, dans la veine de Pour l’amour de Marie Salat ou L’Orage. Un texte entêtant qui pose la question dérangeante mais nécessaire de la sexualité des handicapés : comment appréhende-t-on les besoins physiques et affectifs des personnes dont la différence ne permet que rarement une sexualité dite « normale » ?

Toutes les femmes s’appellent Marie est un roman d’engagement, dans la lignée des combats que Régine Deforges  mène pour le droit des femmes et la liberté d’expression. »

 

J’avais entendu Régine Deforges parler à la radio de son dernier roman, Toutes les femmes s’appellent Marie. J’avais aussitôt eu envie de le lire. Pourtant, jusqu’ici aucun livre de cette auteure ne m’avait tenté, pas même la fameuse Bicyclette bleue !

Je l’ai demandé à ma médiathèque préférée et enfin il y a quelques jours j’ai pu feuilleter les premières pages de ce court roman. Je l’avais pris au travail, espérant, sans grande conviction, avoir quelques instants pour le commencer. Mais finalement, je l’ai lu d’une traite, sans presque m’arrêter. Je l’ai dit, c’est un roman très court, ou plutôt une nouvelle à laquelle auraient été adjoints les points de vue des autres protagonistes de l’histoire : le médecin et ami de la famille, la note du capitaine de gendarmerie, le carnet de Marie-Louise la bonne à tout faire…

L’incipit commence par une série de question portant sur la nature même du récit : journal, mémoires, récit ou confession ? Cela donne la tonalité de l’histoire. Marie raconte au fil des pages sa vie, seule, avec son fils handicapé, ses difficultés face au désert affectif qui l’oppresse et la seule issue qu’elle a pu trouver pour surmonter son veuvage dans un contexte historique finalement propice à l’isolement. Marie devient veuve après le retour de la première guerre mondiale de son mari amoindri par les gazages (ce qui expliquerait la déficience mentale de son fils), elle décide de s’isoler dans une maison de la côte avec son fils, Emmanuel, et une bonne qui vient chaque jour. C’est dans cette maison du bout de monde que ce fils grandit dans une relation fusionnelle et exclusive avec sa mère, refusant même d’autre nourriture que le sein maternelle jusqu’à plus de 15 ans. Mais l’enfant devient lentement adulte et commence à avoir des envies sexuelles, ce qui pose des problèmes. Marie avec l’aide de son ami médecin, emmène Emmanuel à la maison close de la ville voisine (c’était un temps où cette institution existait encore) pour éviter un drame après qu’il a essayé de violer une jeune fille sur la plage.

Voilà qui pose la véritable intention de l’auteur : faire naître un débat sur l’assistance sexuelle des personnes handicapées ou âgées (qu’il ne faudrait pas oublier non plus). Dans l’épilogue, Régine Déforges se justifie de son choix de par son propre vécu dans sa famille. L’épilogue est suivi par quelques pages traitant du sexe et du handicap en France faisant un état des lieux de ce qui existe ou plutôt n’existe pas chez nous, mais aussi les réticences des politiques qui pensent si bien mieux que nous…

Merci à Régine Déforges pour ce texte dense qui ne laisse pas indifférent, j’aimerai qu’il puisse faire naître une véritable réflexion sur ce sujet, malheureusement ce livre, sorti au printemps ne parait pas avoir le retentissement médiatique qu’il devrait avoir, à mon sens… mais il est vrai que les médias savent eux aussi tellement mieux ce qui est bon pour nous…

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