J'avais depuis des mois ce livre sur ma table de nuit. Je ne sais pas exactement pourquoi j'en ai repoussé sa lecture, peut-être sa couverture : un bas de visage de femme pensive devant un café noir ne m'inspirait pas vraiment; peut-être la quatrième de couv' :
"En mission au Moyen-Orient, Sally rencontre Tony.
Elle est reporter au Boston Post, il est journaliste au Chronicle
Elle est pétillante, il est charmeur.
Elle est célibataire, lui aussi.
Ce qui doit arriver arrive: coup de foudre.
Mais Sally ignore que le rêve va virer au cauchemar.
Et que le pire viendra de celui qu'elle pensait pourtant bien connaître, son mari..."
Rien de très emballant.
Pourtant, ma copine Hélène me l'avais recommandé. Ne doutant pas de ses choix, je me suis lancée. Et finalement...
C'est pas mal. Les affres de la maternité ne sont pas trop mal vus, le gouffre de la dépression post partum non plus. J'ai bien aimé le machiavélisme du mari, mais la naïveté de la narratrice m'a parfois énervée. Et ,si j'avoue avoir été accrochée dans la seconde partie du récit, j'ai dû me forcer un peu au début. Dommage, car ça partait bien:reportage sur le vif dans la Somalie inondée en temps de guerre. Mais à partir du chapitre deux, on s'enlise un peu dans l'histoire à l'eau de rose, il faut attendre le milieu du livre pour être de nouveau happé par l'histoire.
Je reste quand même sur une impression globalement positive, même si je ne pense pas que je le mettrais dans ma valise au départ pour une île déserte.
Les premières lignes:
"J'avais fait la connaissance de Tony Hobbs depuis une demi-heure quand il m'a sauvé la vie.
Cela risque de paraître un peu mélodramatique, je sais, mais c'est vrai. En tout cas aussi vrai que ce qui peut sortir de la bouche d'un journaliste.
Je me trouvais en Somalie, un pays que je n'avais jamais eu l'intention de visiter jusqu'au jour où, par la magie d'un coup de téléphone reçu au Caire, j'ai été envoyé d'urgence là-bas. Un vendredi après-midi. Comme la plupart des autres résidents étrangers dans la capitale égyptienne, je consacrais ce jour de repos officiel dans la semaine musulmane à... me reposer. Plus précisément, j'étais en train de prendre un bain de soleil au bord de la piscine du club Guezirah, jadis le havre des fonctionnaires britanniques sous le règne du roi Farouk, de nos jours le rendez-vous exclusif du beau linge cairote et des divers expatriés basés en Egypte. Comme tout était d'un calme absolu ce jour-là, j'avais quitté le bureau à une heure, décidée à m'accorder ce luxe dans la vie d'un correspondant de presse: un moment de répit. Et au soleil. Car si ce dernier brille à profusion dans la région, mes collègues et moi n'avions guère le loisir de lézarder sous ses rayons. Surtout moi; avec mon poste de "correspondant volant", j'étais censée couvrir à moindre coût l'ensemble du Moyen-Orient et toute l'Afrique de l'Est... Et c'est ce qui m'a valu le coup de fil dèjà mentionné."