« Et si le quotidien, si routinier, côtoyait l'étrange. Qu'à notre insu les contes et légendes de notre enfance prenaient pied dans notre société si formatée. Grâce à une succession de nouvelles très intéressantes, captivantes et moralisatrices écrites dans un style vif et agréable, Le faubourg des solitudes conte l'histoire d'êtres aux multiples facettes brisés par les aléas de l'existence. Des terreurs de l'enfance aux regrets de la vieillesse, du beauf à l'itinéraire mystique du clochard divaguant, peu de chose, en définitive, sépare les mythes de notre réalité. »
Voici un recueil de huit nouvelles qui se lit d'une traite. Il n'est pas très long (98 pages), c'est vrai que ça aide. Mais ce n'est pas la seule raison, je connais bien des récits qui traînent en longueur à ne plus finir. Ici, ce n'est pas le cas. Pour une fois, la quatrième de couverture ne ment pas, le style est vif et concis, comme un rasoir.
Les histoires ne sont pas gaies même si un certain humour (noir) est présent (la dernière nouvelle, Supporternotamment sur la passion qui n'est peut-être pas celle que l'on croit) avec une petite dose de fantastique, juste ce qu'il faut, pour pimenter le tout (excepté Les cafardsdont le thème réaliste en ces temps glaciaux, fait réfléchir), une légende revisitée (celle du Père Noël dans La légende de Prospère Noëlqui n'est pas celui qu'on croit), des angoisses d'enfance qui remontent à la surface (Le fond du placardsiège de tous nos fantasmes) mais aussi celles de l'âge adulte face à la mort (Le temps d'une nuitoù l'amour joue avec la mort), une ambition scientifique (Le théorème 102), une mise en abîme (Kaléidoscope) et une sans titre (la première).
C'est la troisième qui a ma préférence (et ce n'est pas parce que c'est la plus courte) par son côté caustique. Là, on peut dire que l'auteur a trempé sa plume dans le vitriol !