Cap sur le Groenland avec Jorn Riel, écrivain baroudeur et conteur malicieux. De son long séjour en Arctique, il a rapporté des anecdotes, des récits, des « racontars ». En un mot, des histoires d’hommes seuls sur une terre glacée où me soleil, l’hiver, se couche très longtemps. Ces rudes chasseurs ont d’étranges faiblesses, des tendresses insoupçonnées, des pudeurs de jeunes filles et des rêves d’enfants. Les solitaires s’emplissent de mots tus et, ivres de silence forcé, ils quittent parfois leur refuge pour aller « se vider » chez un ami. Ces nouvelles de l’Arctique ont la rudesse et la beauté du climat qui les suscite. Souvent râpeuses, toujours virils, parfois brutales, saupoudrées de magie et de mystère, elles nous racontent un monde où la littérature ne se lit pas mais se dit, où l’épopée se confond avec le quotidien, où la parole a encore le pouvoir d’abolir le présent et de faire naître des légendes. »
Comme je poursuis, l’air de rien, le challenge de l’année qui consiste, je le rappelle, à lire 26 livres entre juin 2010 et juin 2011 (un auteur par lettre). Or, je n’avais pas encore de R. D’aucun me dirons, « mais voyons et Ruiz Zafon, alors ? », ben oui, mais déjà lu, l’année dernière.
Alors… je suis tombée par hasard sur ce petit recueil de nouvelles. Les pays nordiques étant à l’honneur au salon du livre de Paris, je me suis dis que c’était peut être une bonne occasion. En plus, j’avais bien aimé Icelander dont l’action se situe en partie en Islande.
Mais parlons plutôt de ce petit livre (158 pages) !
C’est donc un recueil de nouvelles dont le thème commun est l’hivernage des chasseurs au Groenland. Bon, évidemment, dit comme ça…
Chaque nouvelle est une tranche de vie de deux de ces valeureux chasseurs, venus du continent, il y a bien longtemps, et qui se sont habitués à la longue nuit polaire. Pour cela, ils se racontent des histoires, tellement belles, qu’elles en deviennent réelle (la vierge froide), ou alors se prennent d’amitié pour un animal, pour meubler la solitude (Alexandre) ou quelque fois délaissant leur compagnon habituel (le roi Oscar). Certains nouveaux venus apportent un peu de civilisation dans ce monde de brute au cœur tendre (une condition absolue – la plus drôle – le tatoueur)…
Le recueil est bien construit : la première nouvelle nous met dans l’ambiance, puis progressivement, on passe, d’hiver en hiver, vers des histoires de plus en plus rocambolesques, finissant en apothéose sur une situation tragicomique (bon, certes, il faut avoir l’esprit caustique pour y voir un dénouement heureux…).
Bref, j’ai passé un vrai bon moment au Groenland avec cette bande d’homme que je n’aimerais pourtant pas rencontrer au coin d’un bois !
Je sens que ce livre va faire une visite au salon du livre 2011, car j’ai vu que Jorn Riel y était invité ! Il ne me reste plus qu’à réviser mon danois : se dig snart !